Formulaire bleu, laissez-passer A38 (capitainerie du port)
Premier envoi de la chronique lyonnaise — dans sa phase pré-Lyon: attention, on va donner un grand coup... (d'...; ah, laissez faire...)
La satisfaction est grande d'enfin entrer dans le dernier droit des préparatifs pour Lyon. En fait de démêlés bureaucratiques, il ne me reste plus qu'à obtenir mon visa du consulat de France à Montréal. Yé!
Mais, holà!, me dira-t-on avec un souffle impressionnant, cet enthousiasme ne serait-il pas un vulgaire voile chimérique camouflant en vérité de sombres ruminations, Guillaume? Et une fois de plus, je me verrai dans l'obligation d'avouer qu'on a visé (j'espère que vous savourez pleinement ce calembour plein d'un douloureux à-propos) en plein dans le mille.
J'ai en effet la crainte qu'ils (voir dans l'usage de la troisième personne du pluriel un sens proche de "eux-autres-la-gang-de-pas-fins", c.-à.-d. "les gens" du consulat) ne me délivrent pas le visa tant convoité, le visa pour lequel j'ai versé sueur et sang...
Récapitulatif:
Que ne vois-je pas en vagabondant lyonnaisement sur internet en cette soirée nöelleuse, mais une note sur le site du Consulat de France à Québec qui dit que "l'originale [sic; on pourrait pas considérer que la faute invalide la prescription qui est faite, s.v.p.? — ça me semble, légalement parlant, de la plus grande solidité, non?] et une photocopie d'attestation d'inscription" à un établissement qui a pour mandat de s'assurer que ma matière grise ne dépérisse pas trop doivent être visés "par le SCAC du Consulat de France", whatever that is.
Or, source d'inquiétude (de premières gouttes de sueur perlent sur mon front, malgré le froid dans lequel est maintenue la casa optimum), mon attestation n'est pas visée par le SCAC du consulat de France. Oups. Jamais entendu parler avant. Bien sûr, j'aurais dû: j'avais déjà visité la page — je revérifiais pour m'assurer que tout était top beau (with apologies to Sylvie).
Première vérification: est-ce une spécificité du bureau de Québec? Non (ce qui n'est pas une bonne chose). Une vieille version (merci, cache de Google!) de la page de visas du bureau de Montréal stipule la même exigence (les gouttes dégoulinent un peu). Chose curieuse: la catégorie de visas pour étudiants n'existe plus dans la version actuelle de la même page...!?!
En passant, visez un peu l'absurdité de ce paragraphe (le début seulement) de la vieille version:Deuxio: cékwâça, le SCAC du consulat de France? Une petite consultation googlienne indique que c'est le "Service de coopération et d'action culturelle". Super. Mais y a pas de trace d'une page qui y serait entièrement dévolue... Et puis, de quel consulat de France parle-t-on? Ma première réaction, c'est de penser... en France. Alors, je cherche... en vain. J'obtiens tout plein de résultats qui mentionnent un SCAC d'un consulat général de France à Ouagadougou (pauvres Burkinabés, ils doivent se demander pourquoi on utilise toujours leur ville dans ce contexte...), à Montréal, etc. mais pas en France. Ensuite, je flashe: un consulat d'un pays donné établi dans ce même pays, ce n'est pas exactement un concept des plus logiques... Alors, en fin de compte, ce serait le SCAC de mon adoré consulat général de France qui me viserait ma précieuse attestation (obtenue au prix de tant d'efforts — voir plus loin), si je comprends bien/quelque chose... Mais alors, pourquoi spécifieraient-ils (hmm, retour du dangereux pronom) que je doive obtenir ce "visa" pour obtenir mon visa — entendu, si ce sont bel et bien eux qui visent (il faut dire qu'ils prennent la peine de précéder leur avis de la mention "Attention!")? Ça serait un peu inutile/niaiseux/ridicule, non? Alors, de quessé qu'en penser, de tout ça, hein (le corps entier est maintenant en nage)? Avez-vous réellement assimilé et compris ne serait-ce que 20% de ces dernières lignes? Que de questions, que de mystères, que de chimères... (musique éthérée, s.v.p.)Documents à fournir (un original et une copie)Il y a bien sûr plusieurs autres éléments que j'ai excisés par empathie pour le lecteur potentiel. Donc. Si on interprète ces instructions rigoureusement. Il faut fournir un original et une copie de tous les éléments énumérés. Ce qui veut dire qu'il faudrait avoir un original de deux ou quatre formulaires (en passant, WTF? 2 ou 4? que dois-je choisir? est-ce à ça que se réfère "selon la nationalité"? si oui, "selon la nationalité" quoi, qu'est-ce qui se passe, quelle est l'influence sur le nombre de formulaires à remplir? et, nom de Dieu, pourquoi 4 formulaires?) et une copie de ces mêmes deux ou quatre formulaires. Réfléchissez-y bien: cela donne un grand total potentiel de 8 formulaires.
Deux ou quatre formulaires dûment complétés et signés selon la nationalité avec photographies récentes collées Votre passeport original valide. Il doit être encore valable un minimum de trois mois après l'expiration de votre visa
En té kà, je vais aller tenter ma chance au consulat après-demain (oups, eh, demain, maintenant), avec une attestation non visée par le moindre SCAC. S'ils me jettent hors du consulat ("Ils seront jetés aux lions, oh César!"), le bal sera reparti... de plus balle.
Allez, tous ensemble: AARRRRGGGHHHHHH!!!!!!!
Résumé des épisodes précédents, non diffusés: prenez la (géniale) scène de la maison des fous des "Douze travaux d'Astérix"; remplacez "formulaire bleu", "laissez-passer A38", "capitainerie du port" et "circulaire je-sais-pus-trop-quoi" par les concepts de base suivants: formulaire SE 401-Q-106, attestation d'inscription, bureau des autorisations, document de garantie financière; agrémentez généreusement la mise en situation mentale des concepts: original, visé, assermentation, date de fermeture, vacances, transatlantique, éléments requis, deux exemplaires, plus récent, échéancier ultra-serré, frais, complexe enchevêtrement, informations incorrectes, sine qua non, officiel, annulation — voilà, vous obtenez une assez bonne idée de ce que représente la course aux papiers préalable à des études en France, dans un cas comme le mien. Pratique, non? La clé de l'équilibre mental, selon moi et ils: prendre le tout avec philosophie (comme ils — pas les mêmes — disent), circonspection et sel.
Écouté aujourd'hui:
- Richie Hawtin/Sven Väth: The Sound of the Third Season (Minus/Cocoon; 2002)
- Compilation décente — sans plus — de sets faits au club Cocoon d'Ibiza (une île de l'archipel des Baléares [côte est espagnole] qui a l'air grotesquement hédoniste...).
- Rien qui casse vraiment la barraque, donc, quoique je n'ai pas écouté le disque à un volume qui casse la barraque.
- Quelle surprise (non...): la contribution de Ricardo Villalobos se démarque du lot.
- Messiaen: La Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ (Dorati-Decca; 1972)
- Curieusement, pas accroché outre mesure là-dessus — première audition de la pièce (c'était la seule d'envergure de Messiaen que je n'avais pas encore entendue).
- Plein de plain-chant...
- Vite de même, il me semble avoir apprécié davantage, dans les grandes oeuvres orchestrales de la fin, "Des Canyons aux étoiles..." et "Illuminations sur l'au-delà".
- Je réécouterai un jour... (J'ai aussi une version — récente — de Chung à écouter.)
- Sûrement le premier enregistrement de l'oeuvre (qui date de 1965-1969).
- Yvonne Loriod et Janos Starker se pointent entre autres comme solistes.
- Monsieur Messiaen me semble vraiment avoir eu un sérieux trip de mi majeur... (Non, ne me demandez pas de références...)
- Couplé à "La Nativité du Seigneur" (orgue).
- Récital Schumann (et un 'tit peu Wolf) de Gérard Souzay (Testament; 2003 [repris d'enregistrements Decca de 1953 et 1956])
- Non, mais c'est-tu pas incroyable, "Dichterliebe"...?
- Superbe voix, d'une grande souplesse (dixit le profane...)
- Aussi, Liederkreis op. 24 et 7 lieder de Mörike de Wolf.
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