Cabaret
Mercredi dernier, j'ai assisté à la « soirée cabaret » organisée par l'association étudiante du Conservatoire.
Le concept est simple: une série de numéros, souvent musicaux, mais pas toujours, souvent à saveur humoristique, mais pas toujours, présentés par des étudiants du Conservatoire et liés ensemble par une formule « englobante ». Pour la soirée de mercredi, le prétexte était une parodie des « Victoires de la musique », gala de remise de prix récompensant des musiciens (il semble qu'il y ait 3 concours parallèles dans la formule française: un pour la musique « en général », un pour la musique classique et un pour le jazz).
Dangereusement marrant... Les numéros étaient nombreux et assez longs (généralement, un peu trop, mais bon, on s'en fout un peu, dans le fond). J'étais impressioné par toute l'énergie déployée dans la production de cet événement.
Je vous donne des exemples de numéros. Un duo piccolo/trombone; sur cette musique (en vérité tout à fait convaincante — c'était fait de façon on ne peut plus professionnelle et divertissante...) s'ébattait un danseur (manifestement étudiant du Conservatoire — rappelez-vous qu'il y a aussi des danseurs au CNSMD) qui semblait sorti tout droit d'une séance de consommation de peyotl — follement survolté. Très réussi, très drôle. Autre exemple: une danse tribale de la nourriture complètement absurde. Un peu long, mais quand même, à quelques reprises, je ne pouvais m'empêcher d'éclater de rire — ce qui m'est arrivé tout au long de la soirée. Un numéro à deux pianos était vraiment superbe. D'abord, un segment « préparatoire » (acceptation du prix, discussion non verbale entre les interprètes, « familiarisation » avec l'instrument), puis un medley de tounes connues, joyeusement perverties. Et c'était toujours très au point. Il y a eu plusieurs moments formidables dans ce numéro — je vous en décris un qui était franchement génial. Un des pianistes commence à triller, à deux mains. Lentement, il retire une main, tout en poursuivant le trille. Après un moment, il libère également sa seconde main, ravi et surpris par sa capacité à triller avec les deux mains libres (Look, ma: no hands!); le trille était maintenu par l'autre pianiste. Un superbe instant chaplinesque.
Deux animateurs assuraient les transitions; leurs discours étaient émaillés de quelques références aux intermittents du spectacle (un important conflit de travail qui s'est déroulé l'an dernier; un bref numéro y était aussi dédié). Une équipe de régie s'occupait du placement des instruments et du matériel (vous imaginez, il fallait constamment déplacer deux pianos — d'ailleurs, à chaque déplacement, on grinçait un peu des dents, puisque l'empressement d'une des régisseuses avait la fâcheuse conséquence de provoquer des collisions entre pianos et haut-parleurs... —, déplacer plein de lutrins, de chaises — un véritable orchestre était impliqué dans certains numéros!). Bien sûr, c'était plus ou moins improvisé/bâclé, mais ça ne faisait que donner un côté sympathique à la chose.
Des membres de la direction et du corps professoral s'étaient prêtés au jeu: très drôle. Dans un sketch vidéo, un professeur, en réaction au jeu insatisfaisant de son étudiant, évoquait par exemple la nécessité de l'envoyer en Sibérie par le biais d'Erasmus...
Une caméra filmait tout le spectacle; sur une large toile étaient diffusés soit les images de cette caméra, soit des vidéos préparées à l'avance.
Je crois que la formule devrait être importée chez nous; évidemment, ça implique toutefois un investissement considérable de la part des organisateurs... (Je suis d'ailleurs allé féliciter les gens de la NAEC — l'asso du Conservatoire — le lendemain, leur disant notamment que je savais tout le travail — un peu ingrat, parfois — que représentait la tenue d'une soirée du genre.)
Après le cabaret, le party. Et là, je suis devenu franchement jaloux. J'enviais le fait qu'ils n'aient pas à composer avec un personnel de « sécurité » — qui, chez nous, semble s'appliquer à être plus chiant à chaque événement. L'absence d'un tel souci leur permettait par exemple de poursuivre le party jusqu'à six heures du matin (...), de ne pas avoir à achaler les gens qui fument, etc. (Bonne chance pour le party de la Saint-Valentin, les potes! Je suis sûr que ça va être un véritable triomphe.)
Dans un autre ordre d'idées, je suis actuellement dans Brahms (je remonte le premier mouvement du concerto [le ré mineur], puis je vais aborder le reste). Je commence aussi à jeter un oeil sur quelques variations de Donatoni (pratiquement inconnu chez nous, mais assez présent en France, je crois). Géry m'avait demandé si ça m'intéressait de travailler des oeuvres de Berio ou de Donatoni en prévision de la visite d'un pianiste (Jay Gottlieb) qui doit jouer des oeuvres desdits compositeurs. Il donnera des cours privés sur ce répertoire. J'ai dit que ça pouvait effectivement être intéressant; Géry m'a donc refilé des photocopies de quelques variations extraites d'une pièce appelée « Françoise Variationen ». On verra ce que ça donne... Tout ça se passe en mars.
Je viens aussi d'apprendre que j'aurai la visite de mon frère, fin février. Youppi!
J'aurais plein d'autres trucs à dire, mais je dois une fois de plus m'éclipser afin d'assumer les lourdes responsabilités que m'impose ma personnalité secrète de superhéros. Il y a des veuves et des orphelins à aller sauver. (En fait, je vais essayer de ne pas rater un concert intéressant, comme c'est arrivé trop fréquemment ces derniers temps... Ihhh... ça va être sérieusement tight... Souhaitez-moi bonne chance! Je vous embrasse. Ciao!)
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