Pouish
Voix caverneuse de l'ubiquiste annonceur du cinéma — vous savez de quoi (ou de qui...) je parle:
From the creators of Ouh and Argh!
comes an epic the likes of which you've never seen...
(à l'écran: survol aérien d'une rivière, en accéléré; facultativement, un « discret » swoosh sonore pour accompagner les images...)
In a city where [bla-bla]
One man must [bla-bla]...
(à l'écran: la caméra pivote sur elle-même au milieu d'une intersection grouillante de piétons... ou encore... une caméra tourne autour d'un personnage planté au milieu d'une intersection grouillante de piétons; dans son regard, un savant mélange de confusion et de détermination [si, si!])
... and face what could be the bbb-iggest challenge of his life.
(bande sonore: un gros bang... puis, percussions « tribales », où chaque accentuation marque l'apparition d'un nouveau plan;
à l'écran: montage rapide, régulier [en fonction desdites accentuations]; culmine sur un brusque silence qui prépare une « tirade » oscarisable de 8 secondes — le personnage principal, filmé en gros plan, crie à la caméra:)
« This is... this is unbelievable! Have you even thought for a second about what this could mean to me — to us ? »
(idéalement, c'est filmé caméra à l'épaule — pour rendre compte de la détresse morale du personnage)
Hmmm... C'est prometteur, hein?
Pouish
Aujourd'hui, un cours de piano un peu pouish... Conséquence: un mood un peu pouish.
On travaillait le dernier mouvement du concerto. En un peu moins d'une semaine, j'étais parvenu à finir de le lire. Lors de mes dernières séances de pratique, les choses se passaient relativement bien — j'étais même plutôt satisfait du résultat.
Une des raisons pour lesquelles je dis « même », c'est que les derniers jours ont été plutôt particuliers, pour employer une expression consacrée... Zombiesques et en dents de scie. J'ai été frappé pendant la fin de semaine par un autre (oui, un autre!) sale virus — apparemment, mon organisme n'était absolument pas familier des souches virales qui sévissent en France... (Une vague de froid saisissait Lyon depuis quelques jours; ça s'est un peu adouci depuis.) De tous ceux que j'ai contractés (trois, je pense...?), c'est probablement le virus qui a peaké le plus fort, mais il ne m'affectait pas constamment; ainsi, durant la nuit, ma fièvre pouvait atteindre un niveau suffisamment élevé pour que je sois pris de convulsions, alors que plus tard dans la journée, j'étais en mesure de vaquer à mes occupations de façon à peu près sereine (en fait, ce que j'éprouvais alors s'apparentait probablement davantage à un état passager d'anesthésie qu'à une véritable sérénité).
En dépit d'un abattement considérable au moment du réveil (et dans les pénibles minutes qui suivaient), donc, je parvenais — Dieu sait comment — à me traîner jusqu'au Conservatoire. Il me fallait produire, il fallait des résultats; je me donnais comme objectif de terminer mon concerto, de le rendre à peu près jouable pour mon cours... Curieusement, mes séances de pratique étaient efficaces — malgré le virus. Je travaillais dans une sorte d'état second (d'où la qualification « zombiesque »), mais pas dans le vide. J'étais tout à fait concentré on the task at hand, mais, en même temps, j'étais dans les vapes. Étrange sensation, vraiment.
Bref, dans les circonstances, j'étais passablement content du boulot abattu.
Sauf qu'à mon cours, les choses ne se sont pas déroulées aussi rondement. En fait, au début, c'était « correct »... Et puis Géry/M. Moutier (je ne sais pas trop comment l'appeler dans le contexte de ce blogue...) semblait en très bonne forme. Progressivement, les choses se sont gâtées. Jusqu'à atteindre quelque chose de lamentable. Le résultat correspondait à... hmmm... pas plus de 10% de ce que j'arrivais à faire lors de mes dernières séances de pratique... Bon, ça arrive, c'est la vie...
Fillon et les lycéens
Je vous ai déjà parlé de la grogne des lycéens français/de la loi Fillon? Je crois n'avoir fait qu'effleurer le sujet.
Résumé des événements
En janvier, le Conseil des ministres adopte un projet de loi « d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École » (c'est son nom). Vive opposition chez les lycéens. (Le lycée, c'est trois années de formation où sont offertes trois filières d'enseignement: générale [se divise à son tour en séries: littéraire, économique et social, scientifique], technologique ou professionnelle. Les élèves des lycées ont de 15 à 18 ans.) Je n'entrerai pas dans les détails de leurs revendications — c'est un peu labyrinthique pour le non initié; vous pouvez lire cet article (le meilleur que j'ai trouvé) si vous voulez en apprendre davantage. Je vous invite par ailleurs à lire ce « justificatif » déployé dans un appel à la manifestation:
• Parce que nous refusons une école qui serait une entreprise,Ça vous semble familier comme discours...?
• Parce que nous refusons une école à deux vitesses,
• Parce que nous voulons que chacun puisse réussir,
• Parce que le ministre de l'Education est insensible aux messages de la rue,
• Parce que demain l'école sera dirigée par les Patrons
Plusieurs manifs sont donc organisées. En réaction à la protestation des lycéens, François Fillon, ministre de l'Éducation (j'abrège le titre), retire de son projet de réforme le volet qui touchait au bac (le diplôme obtenu en bout de ligne). Il souhaitait instaurer un « contrôle continu », qui aurait remplacé l'examen national du bac.
Proteste, proteste, proteste. Manifeste, manifeste, manifeste. Puis, le 24 mars, le gouvernement adopte — dans l'urgence... — la loi Fillon — la droite (UMP et UDF) approuve ou s'abstient, la plus ou moins gauche vote contre (PS, PCF).
Malgré l'adoption de la loi, les lycéens continuent de manifester. Les deux grands syndicats étudiants (la Fédération indépendante et démocratique lycéenne [FIDL] et l'Union nationale lycéenne [UNL]) ont pour ainsi dire jeté l'éponge; cela n'empêche pas plusieurs étudiants de continuer de mettre en oeuvre différents moyens d'action, sous l'égide d'une Coordination nationale ad hoc. Extrait de l'article:
« La Fidl et l'UNL se posent en syndicats légitimes. Mais ça fait deux semaines qu'ils nous ont lâchés ! », persifle Pauline, membre de la Coordination nationale des lycéens. Dépassées par leur base, les deux organisations lycéennes ne sont en effet plus sur le devant de la scène.
Ça vous rappelle pas un peu quelque chose?.... prise deux. Pour reprendre une formule pratique d'un autre article de Libé, « la contestation lycéenne se radicalise à mesure qu'elle se marginalise. » Blocages de « bahuts » (écoles) et d'autres institutions. Forte répression policière — les CRS fessent joyeusement dans le tas. Déjà vu, part 3...?
Je termine en vous montrant quelques photos que j'ai prises lors d'une manif lycéenne à Lyon. C'était à la mi-mars, avant l'adoption de la loi.
Départ de la manif, place Bellecour:
Deux lycéens grave foncedé!
Comment ressortir du lot:
Sur le pont:
C'est tout pour aujourd'hui les amis!
1 commentaire(s):
Je croyais que nous aurions droit à un post d'anniversaire, mais non.
Bonne fête tout de même :)
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