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3/26/2005

Nos amies les caténaires


Tout de suite après mon cours de maître, j'ai activé le Plan Escapade (insérer musique de film d'espionnage de 1967).

J'avais décidé de rejoindre en Bourgogne mon frère et sa blonde, récemment arrivés de Paris. Une belle occasion de voir d'autres coins de la France, un petit répit après le rush Messiaen/Donatoni. Le voyage en train ne prendrait même pas une heure et ne coûterait pas cher, grâce à ma carte 12-25.

Après avoir vérifié les horaires, j'achète donc sur le site web de la SNCF un billet pour le TGV. Je mange en vitesse, fais ma valise en 2 minutes et me rends à la gare Perrache. Les délais sont serrés, mais je suis dans les temps. En plus, me dis-je, j'ai déjà acheté mon billet; je n'ai plus qu'à me pointer à la billetterie automatique et, en moins de temps qu'il ne faut pour crier « cryogénisation », je m'évacherai sur un siège de TGV — en deuxième classe, mais tout de même.

Je me faufile jusqu'à un guichet automatisé, prêt à interagir de façon on ne peut plus optimale avec l'écran tactile qui me fait face. Je réquisitionne mes fonctions de déchiffrage ultrarapide et fais appel à toute la virtuosité de coordination main/oeil qui m'est disponible (ces années de jeunesse passées à jouer « juste une dernière partie » au Nintendo se révéleront en fin de compte des plus profitables). De toute façon, kein Panik, il me reste quand même une bonne marge de manoeuvre. Avec le clavier virtuel AZERTY de l'écran tactile, je tape mon code et puis mon nom. Ne reste plus qu'à insérer ma carte de crédit pour confirmer mon identité. Oups, je me suis probablement trompé de sens... Hmm, non, le dessin indique bien ce sens-là. Essayons quand même toutes les possibilités, pour voir... (des gouttes de sueur perlent sur mon front). Non, non, non et non. Je dois me rendre à l'évidence: la machine et ma carte n'arrivent pas à s'entendre. Je n'ai pas le choix, je dois faire la file (qui est d'une bonne longueur) qui mène aux guichetiers (qui sont au nombre de trois). Je fais trottiner un petit hamster dans ma tête: délai avant départ du train — (estimation du temps moyen nécessaire à la libération d'une place aux guichets x nombre de gens faisant la file) = valeur négative. Not good. Le train est raté.

La transaction avec la guichetière se solde par l'obtention d'un billet pour le train suivant et la réalisation que le guichet automatisé ne reconnaît que les cartes à puce, pas ma carte VISA qui n'a pas dépassé le vulgaire stade de la bande magnétique. Merci, site web de la SNCF! (qui n'affichait pas cette exigence de la machine... en plus d'être plutôt vague dans ses instructions de récupération de billet, à la base).

Je dois donc patienter environ deux heures. J'appelle tout de suite le conjoint de la mère de la blonde de mon frère (vous me suivez?), qui devait venir me chercher à la gare. Manque de pot, son téléphone est éteint. Je laisse un message. J'appelle les autres personnes concernées. Je décide de complémenter mon rapide repas de tout à l'heure avec un sandwich. Après un chassé-croisé téléphonique, j'apprends que ce seront finalement mon frère et sa blonde qui viendront me chercher. D'ac.

Des messages informant les voyageurs de retards importants pour plusieurs trains sont diffusés. Le mien n'est toutefois pas affecté pour l'instant. Mon frère m'apprend qu'un accident de caténaire (c'est le système de suspension du fil d'alimentation des locomotives; si jamais l'envie soudaine d'en savoir plus sur les caténaires vous assaillait, vous pourriez consulter cette page, qui répond à des questions troublantes comme « Que se passe-t-il sous 25 kV? ») est la cause de tous ces retards... et que, dans le fond, c'est une veine que j'aie raté le train que je devais initialement prendre, parce que les gens qui étaient à bord devront être redirigés en autocar... Il me demande de m'assurer que mon train n'est pas affecté...

... ce que je m'empresse de faire. L'employé de la SNCF me dit que je n'ai pas à m'en faire avec l'accident de caténaire, que mon train arrivera à l'heure prévue, que tout roulera comme sur des roulettes qui baignent dans l'huile (mais non, il n'a pas dit cette dernière chose). Je profite de mon « entretien » pour lui demander à quel quai doit arriver mon train (ce n'est curieusement pas indiqué sur les tableaux électroniques). Après vérification, il me dit que je dois me rendre à la gare Part-Dieu (ah bon...) OPC (ben non, il a pas dit OPC..) pour attraper mon train. Ça aurait été sympa que quelqu'un le mentionne, à un moment ou un autre... (En plus, dès le départ, j'avais expressément vérifié avec la guichetière que le trajet du nouveau train était exactement le même que celui que je venais de rater.)

J'attrape de justesse le train qui me mène de Perrache à Part-Dieu. Rendu là, je cherche frénétiquement le quai où devrait être stationné mon train. Je ne trouve nulle part le numéro de mon train. Je suis plongé dans la confusion la plus totale et je panique un peu à l'idée de rater encore une fois mon train. À nouveau, je fais la file à l'accueil pour demander des éclaircissements. Après une attente passée à alterner un regard nerveux entre ma montre et les guichets, je finis par obtenir le renseignement voulu. Je demande au guichetier de me confirmer que mon train n'est pas affecté par l'accident de caténaire — on ne peut jamais être trop sûr... Il me répond de ne pas me faire de mauvais sang: le train partira à l'heure prévue.

Avant d'embarquer sur « l'escalator » menant au quai, je vois sur un panneau électronique l'alerte suivante: « Accident de caténaire... [bla-bla]... Tous les trains... Paris -> province... Province -> Paris... Retard de 1h30 à 2h30 » Youppi! Bonjour les messages contradictoires. J'ose espérer que l'employé à l'accueil disposait d'informations plus fraîches/plus précises.

Une fois parvenu au quai, je cherche mon train. C'est pas celui en face de moi. Je présume qu'il doit être derrière ce dernier. Bingo! Prochaine étape: trouver le bon numéro de voiture (les places sont assignées dans les TGV). Je regarde un tableau électronique qui indique les numéros de voiture en fonction de « repères » alphabétiques. Je me rends au repère je-sais-pus-quoi et au lieu de trouver la voiture 5, je découvre la voiture 13. Je fais part de cette disparité à un employé qui se trouve dans les parages. Il me dit: « Ah, ben non, c'est pas la voiture 5 », ce qui est, vous en conviendrez, d'une aide inestimable. Il poursuit: « La voiture 5, ce serait par là-bas. » Il pointe vers l'endroit d'où je venais, c'est-à-dire vers l'autre train que je viens de dépasser. Je lui réponds que c'est impossible, puisque c'est un autre train — pas celui que je dois prendre, j'en ai l'assurance — qui se trouve là. Somehow, il n'arrive pas à traiter cette information et me redis que: « Ah, ben non, la voiture 5, c'est pas ici, c'est par là. » Il consulte un collègue, qui abonde dans le même sens (insensé). Pendant ce temps, d'autres gens arrivent et ils semblent, comme moi, chercher l'introuvable voiture 5. Je répète aux employés SNCF que c'est un autre train qui est dans la direction vers laquelle ils pointent, que je dois prendre la voiture 5 du train [numéro x], pas la voiture 5 du train [numéro y] et que le tableau électronique indiquait que la voiture 5 du train [numéro x] devait se trouver à l'endroit où nous sommes actuellement. La réponse de l'employé? Alors, attention, je vous avertis, ça va fesser fort: « Ah ben, vous savez, les tableaux, faut pas toujours s'y fier. » Que répondre à cela? Après 2-3 secondes de consternation, je conclus que les employés ne me sont d'aucune aide dans ma quête — en fait, ils y sont pratiquement nuisibles. J'entreprends donc de partir à la chasse de la voiture 5. Je parcours tous les wagons, de l'intérieur du train. Aucune voiture 5.

J'en ai marre, je décide de m'installer à une place aléatoirement choisie. Y a toujours ben un maudit boutte... D'autres voyageurs sont manifestement aussi confondus que moi. Un peu plus tard, je reparcours les wagons... et je m'aperçois que les numéros de voiture ont été modifiés. Le numéro 5 est finalement apparu. Je m'assois donc à la place indiquée sur mon billet.

L'heure de départ prévue a été dépassée. Le pressentiment que le train sera bel et bien retardé s'impose de plus en plus à mon esprit. Des gens investissent le wagon. J'apprends qu'ils proviennent de Perrache — peut-être étaient-ils dans une situation semblable à la mienne mais n'ont pu attraper le train que j'ai pris...?

J'ai déjà laissé plusieurs messages contradictoires sur le cellulaire de la copine de mon frère. Maintenant que le train est presque rempli, j'ai l'impression qu'il s'apprête véritablement à partir. À l'encontre de la sagesse la plus élémentaire, je tente ma chance dans le commerce de peau d'ours.

Et puis tombe la nouvelle — qui ne surprend pas grand monde, en fait. À travers un système d'interphone déficient, un type annonce que le train est retardé. La raison? Tenez-vous bien, encore une fois... « Nous sommes en attente d'un contrôleur et d'un conducteur. » Le pauvre relayeur de nouvelles se dépatouille comme il peut pour présenter des excuses. Un des passagers en face de moi se lance dans une série de commentaires caustiques assez amusants (l'arrangement des sièges est 2 vs 2; deux de mes voisins lisent le Canard enchaîné [un bon journal satirique]).

Quelques mises à jour qui n'en sont pas (« Le train est toujours retenu par Dieu [Part-Dieu] ») sont transmises au fur et à mesure que les minutes s'écoulent. Entre autres commentaires surréalistes, on nous dit que « la durée du trajet reste toutefois inchangée »... Quoi? Ils n'ont pas décidé de l'allonger pour être plus en phase avec les circonstances? Mince...

J'ai la curieuse impression qu'en fait, ils ont sous la main un conducteur, mais pas de contrôleur (impression découlant du fait qu'un des messages ne mentionnait que le contrôleur). On comprend à l'écoute d'un des messages que le contrôleur (et, peut-être, le conducteur) est retenu sur un autre train, qui n'est toujours pas arrivé because la caténaire. Et la SNCF est incapable de trouver le moindre substitut à Lyon...

Les minutes passent... je crois qu'au moins deux heures s'écoulent... et puis, soudainement, un nouveau message gagne nos oreilles. M. Nouvelles nous informe, presque exultant, qu'ils ont trouvé un contrôleur (!) pour le train machin-chouette et que le départ est imminent. (Évidemment, une attente supplémentaire d'une dizaine de minutes précède le départ réel.)

Tchou-tchou... j'arrive à la gare Le Creusot. Ayant entendu des conversations faisant allusion à une politique de remboursement de la SNCF en cas de retards importants, je m'enquiers de la marche à suivre à l'accueil de la gare. (Je dois poster une enveloppe pour obtenir le remboursement.) Ne trouvant pas mon frère/sa blonde à la gare, je leur téléphone. (Avant d'arriver, j'étais certain qu'ils poireautaient à m'attendre depuis un bon moment.) Ils me disent qu'ils sont en voie d'arriver — une dizaine de minutes tout au plus. Un peu plus tard, je reçois un appel de leur part: ils m'avertissent qu'ils se sont rendus à la mauvaise gare. Ils s'excusent profusément, me disent qu'ils rebroussent chemin et arrivent — ça ne devrait pas être trop long. Je ne leur en tiens pas rigueur — en fait, j'avais craint que ce genre de truc arriverait (j'avais constaté sur internet qu'il y avait deux gares Le Creusot; ils ne sont pas allés à la gare TGV).

Plus tard, le conjoint de la mère de Laure (c'est le nom de la blonde de mon frère), éternel boute-en-train, nous dit que, pour un temps de voyage équivalent, j'aurais pu me rendre au Canada (c'est juste...)

Prochaine entrée: le séjour comme tel. Je vais aller à l'essentiel — ça fait quand même des textes *bip*ement longs...