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2/22/2005

Contre vents, marées et autres impedimenta


Très chers poussinots et poussinettes, bonsoir! (Ou « , bonjour! » Ou « , joyeuses Pâques! » Ou « , bon...— oh, mais quelle belle paire d'abyssins me promenez-vous-tu là! » Selon le cas.)

La vitesse de la connexion — déjà assez lente, à la base, au Modern Art — est vraiment à chier, en ce soir de février (tout est dans la richesse de la rime, v'voyez?) Mais quel piètre Aventurier de la Chose lyonnaise ferions-nous si nous nous décontenancions aux premiers impedimenta venus? Hein? Je vous le demande. (Exercice à faire à la maison: plugger le mot impedimenta dans votre prochaine réunion mondaine. Deux points bonus si vous utilisez dans la même phrase le mot zébré.)

Qu'ai-je donc à dire, donc, en cette soirée internettement insatisfaisante, donc? Des tas (je viens de renouer avec le Petit Nicolas — je me suis laissé tenter par les Histoires inédites récemment publiées —, d'où le « des tas »...) de choses pertinentes, bien sûr, comme je vous y ai habitué.

Actuellement, c'est semaine de congé au Conservatoire — et d'ailleurs, ailleurs aussi. (Vous avez vu le « c'est semaine »? C'est ma tentative d'assimiler la pratique française d'abolition des articles et des prépositions — et de « partitisation » [comme dans « transformation en quelque chose de partitif »] des substantifs qui semble avoir cours [excusez le calembour anticipé] ici. Des exemples? D'abord, le nom de l'institution que je fréquente: le Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon — pas « de musique et de danse »! Le plan lumière [de Lyon]. Avoir cours [exemple du partitif]. Etc.)

Après-demain, mon frère débarque à Lyon — yé! En prévision de cela, et compte tenu du fait que j'ai quand même une quantité appréciable de boulot à abattre, j'ai décidé de flusher — avec ma diplomatie légendaire, soyez-en assurés — ma participation à la Cantate Saint-Nicolas de Britten. En fait, techniquement, je n'ai même pas flushé quoi que ce soit, puisque je ne m'étais jamais engagé dans ce bateau (galère serait quand même trop fort). C'était par contre l'idée que s'était faite le régisseur de l'orchestre, je ne sais trop pourquoi. En tout cas, je leur souhaite les meilleures choses, mais ce n'est plus entre mes mains, maintenant...

Dans les trucs que je dois préparer, il y a entre autres une audition; en d'autres termes, un concert de classe. Fallait que je trouve un truc intéressant d'environ 10 minutes, que j'ai le temps d'amener à un niveau potable pour le 10 mars — pas nécessairement évident. J'ai décidé de faire Le Loriot de Messiaen. Mon frère doit m'apporter une photocopie de travail... avec des doigtés — pratique! (Je n'avais emporté presque aucune partition, par souci d'alléger mes bagages.)

Sinon, rien de particulier à signaler. Train-train habituel. Plusieurs concerts. Quelques « soirées ». Pra...—travail — quand il y a une salle de libre... J'ai slaqué un peu sur le cinéma, ça doit faire une bonne douzaine de jours que je n'ai pas vu de film...


Anecdote curieuse — mais hautement véridique.

Je rentre à l'appartement, bardé de sacs d'épicerie, les écouteurs de mon iPod aux oreilles — bien sûr —, et puis que n'entends-je pas au moment précis où j'ouvre la porte? « Your door is ajar » (ta porte est entrouverte), extrait d'une toune de Björk. Pas mal, quand même, non? Et puis, c'est pas tout... Un peu plus tard, le même jour, alors que je vais déposer mes ordures ménagères, une lumière s'allume en reconnaissant ma présence; au même moment, en un synchronisme presque parfait, au iPod, « What is the light... » (extrait d'une toune des Flaming Lips). Presque troublant...


Bon, je vous laisse. À la prochaine, vous autres!

2/16/2005

Triomphe sur Bron, ingénierie tranquille et photos vachement inédites


L'église Notre-Dame-de-Lourdes, sur Bron (banlieue de Lyon), a été prise d'assaut dimanche par une horde enragée de mélomanes — ou en tout cas, par les parents et amis des nombreux participants (il y avait notamment trois chorales différentes qui se produisaient sur scène — en tout cas, sur ce qui tenait lieu de). Je crois que les organisateurs n'avaient pas prévu un telle ferveur; leurs facultés organisationnelles ont tourné à plein régime pour accueillir tout ce beau monde. Ce qui fut fait. Au fur et à mesure que les rangées s'étendaient vers l'arrière de l'église, les bancs et chaises devenaient de plus en plus hétéroclites: les maisons situées dans un rayon de 2 km de l'église ont été écumées de toutes leurs ressources chaisières pour pallier le manque. J'ai même aperçu une chaise pliante, bon Dieu! (Mais non: c'est une farce.)

Le concert était en deux parties: d'abord un pot-pourri de lieder pour choeur et de lieder « traditionnels », de Schubert, Brahms et Schumann, puis l'Élégie de Beethoven (une courte pièce tout récemment exhumée d'une collection privée et dont c'était la présumée première en France) et la Fantaisie chorale du même type. Où Aline tenait la partie de piano. Avec beaucoup de panache (clap, clap!). Ce fut un triomphe: la clameur de la foule refusait de tiédir, à un tel point que le chef décida de bisser la dernière partie de la pièce.

(À propos — et ne considérez nullement cet aparté comme une atténuation des mérites de la prestation d'Aline ou de ses comparses —, il me semble que les Lyonnais/les Français [on sait bien que c'est du pareil au même...] sont de très vibrants applaudisseurs... Dans la majorité des concerts auxquels j'ai assisté, les applaudissements sont longs et se terminent invariablement par une séquence « homorythmique », ce qui invite d'ordinaire les interprètes à donner un rappel.)

Pour me remémorer ce concert, je pourrai feuilleter le programme détaillé qu'on avait distribué. Des titres « auto-tridimensionnés » de la couverture, à la découverte que Bach a été excisé de la liste des « quatre plus grands compositeurs allemands », en passant par le rappel que le plus célèbre lied de Schuman (sic) est le « Dichter lieder » (ouch!), il y a matière à divertissement.


Ce qui se passe de mon côté? C'est gentil de demander; il est possible que je joue un des pianos dans la cantate Saint-Nicolas de Britten, qui figurera au programme d'un concours de chefs de choeur. Je vais tenter de voir la partition pour déterminer si c'est pas trop gros (on m'a dit que ce n'était pas difficile — mais une petite recherche que je viens d'effectuer m'a permis de réaliser que la pièce dure quand même un bon 45 minutes...). Ça pourrait être amusant et ça dépannerait sûrement, mais j'aimerais bien progresser dans Brahms, Murail, etc. (sans compter qu'il y a le Donatoni qui s'est ajouté récemment...). On verra.

Dans un souci constant de soigner ma santé psychique, je songe maintenant, après une visite salutaire chez le professeur Drom, à faire appel à la firme de consultants Civis Pacem. Voyez, c'est écrit en toutes lettres:

4809786 7C865Eeece

Les consultants tout court, je suis déjà amateur, alors des consultants spécialisés dans l'ingénierie et le management de tranquillité, vous pouvez imaginer... Je suis fou comme de la marde. (Je suis extrêmement attristé de constater que ces gens n'ont pas de site web; il nous est donc impossible de savoir comment s'articulent les lignes directrices de leur démarche. [Voix dépitée:] Ahh...)

J'ai malheureusement omis de prendre en note (ou en photo...) la plaque d'un autre professionnel lyonnais du bien-être dont la pratique paraissait prometteuse. Les services offerts étaient pourtant annoncés de la façon la plus accrocheuse qui soit — ça ressemblait à « harmonisation des énergies intérieures ». Mais c'était plus long et il y avait nettement plus de oomph. Oh well...


Après une série de journées pluvieuses si longue que je commençais sérieusement à me demander si je ne m'étais pas mystérieusement métamorphosé (métaphoriquement) en bergère, il a neigé aujourd'hui. Assez fort, en plus. Mais évidemment, rien ne reste au sol.

Je n'ai pas de blancs moutons à rentrer, mais il faudra vraiment que je me trouve un nouveau foulard (j'ai bien entendu réussi à perdre le mien — lors de la soirée cabaret). [Cool, North by Northwest joue au Modern Art Café... So damn good...]

Sur le chemin du retour, environ 5 minutes après le début de la chute de neige, j'ai aperçu un enfant tracer furtivement les lettres « OL » dans la mince couche de neige accumulée sur le pare-brise d'une auto stationnée. OL pour Olympique lyonnais, bien sûr. L'équipe de foot. (Je vous épargne les sempiternelles comparaisons avec le Canadien/le hockey.) Après avoir jeté un petit coup d'oeil périphérique pour vérifier si des gens avaient été témoins de son « méfait » (je n'ai vraisemblablement pas été comptabilisé comme un témoin gênant...), il est reparti d'un pas alerte. En poursuivant ma route, je me rends compte qu'une bonne cinquantaine d'autos ont subi le traitement OL.


Hmm... Entre le visionnement de North by Northwest (accompagné de la musique d'Amon Tobin [en fait, son premier disque sous le nom de Cujo] — l'adéquation est parfois si juste que c'en est troublant) et la rédaction d'un micro-compte-rendu sur l'expérience fribourgeoise (*) qu'on m'avait demandé de faire (même si je ne devais produire que deux misérables petites lignes, ça m'a pris pas mal de temps...), je dois avouer que j'ai un petit peu perdu le fil de mes pensées bloguatoires...

(*) Voyez ce que ça donne:
Le court séjour que nous avons effectué à Freiburg nous a permis non seulement de bénéficier de l'enseignement précis et imaginatif de M. Gilead Mishory, mais aussi de prendre part à une mise en commun d'individualités et de cultures musicales aussi riches que diverses. Les expériences glanées durant notre visite, maintenant imprimées en nos mémoires, enrichiront à coup sûr notre bagage de musicien.
Suitably dégoulinant, n'est-il pas?

Le moment est donc bien choisi pour présenter quelques photos vachement inédites.

Perspective croix-roussienne:

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À l'intérieur du laboratoire d'ingénérie de la tranquillité de Civis Pacem:

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Une vigie observant du haut des pentes de la Croix-Rousse:

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Ah oui, je voulais causer un peu de GGI (grève générale illimitée) — grève visant, rappelons-le pour les quelques perdus, à forcer un peu la main au gouvernement et ainsi, tenter de récupérer les 103 millions « perdus » en Aide financière aux études. D'après les infos que j'ai pu obtenir (voir notamment ce site et celui-ci itou), le mouvement prend lentement mais sûrement de l'ampleur. J'en suis fort heureux. J'espère juste que l'acquisition d'un élan suffisamment important ne tardera pas trop... Time is of the essence... Si j'étais encore président de l'asso, je tiendrais probablement une AG pour enclencher le processus de grève; je demanderais aux gens s'ils sont prêts à apporter en conseil central de la FAÉCUM (la FAÉCUM est une fédération regroupant un grand nombre d'assos à l'UdeM; le conseil central est l'instance où siègent les délégués desdites assos) une proposition visant à déclencher une grève « faécumienne » si un certain plancher est atteint (en d'autres termes, si un nombre x d'assos affiliées à la FAÉCUM ont obtenu des mandats de grève en AG) — comme ça se fait partout, bref. Il n'est évidemment pas acquis que le conseil central adopterait une telle proposition, ni même que les membres de l'asso de musique acceptent l'idée de GGI... Ça serait bien, quand même...


That's all, folks! Assurez-vous de boire votre berlingot de lait quotidiennement — et restez à l'école!... à moins que vous ne fassiez la grève...

2/13/2005

Le livre tibétain des portes coulissantes


J'ai réussi — contre toute attente! — à me rendre à temps à l'Auditorium Ravel pour le concert, ce soir. C'était l'Orchestre National de Lyon, dans un programme Bruckner (3e symphonie) et Zender (chef pour tout le programme... et compositeur de la pièce qui précédait le Bruckner, un concerto pour violoncelle).

L'oeuvre pour violoncelle et orchestre s'intitulait Bardo; c'est une référence au Livre tibétain des morts. J'ai trouvé que ça avait ben de l'allure comme pièce. Dans l'orchestre: des cordes, de la percussion, 2 pianos (accordés à distance de quart de ton). Dans la salle: un groupe de cuivres et un groupe de bois. Le violoncelliste utilisait un archet inspiré de la période baroque (incurvé et plus souple, je crois), ce qui créait une sonorité assez particulière. À mes oreilles, ça sonnait un peu comme un mix de Scelsi et du Bartók de Musique pour cordes, percussion et célesta. Disons.

Le Bruckner m'a laissé un peu froid. Je ne sais pas précisément à quoi c'est imputable. Une chose est sûre: l'acoustique de la salle est un peu étrange, du moins, elle l'était de l'endroit où j'étais assis (premier balcon; je me suis encore fait refiler un billet à un tarif des plus préférentiels par un type qui en avait un en trop — ça m'a allégé de 10 euros). Un des aspects les plus frappants de cette étrangeté acoustique était la propagation sonore très curieuse des cuivres lors de leurs gros climax. Je crois que quelqu'un m'avait déjà parlé des problèmes acoustiques de cette salle.

Parlant de salles acoustiquement problématiques, j'apprenais récemment que le projet de salle pour l'OSM maintenant favorisé par le gouvernement le plus prêt de « l'hémisphère en-haut-des-États-Unis » tient essentiellement en une rénovation du théâtre Maisonneuve de la PDA. D'après ce que j'ai lu, les enchaînés de presse du ministère de la Culture (mené d'une main de goretex par Line-Beauchamp-en-passant-ne-devait-elle-pas-être-mutée-à-l'Éducation-dans-le-remaniement-ministériel-qui-n'a-pas-eu-lieu-celle-là?) ne se dérobent même pas dans leurs commentaires et confirment plus ou moins la chose. Et il semble que ça fait royalement chier les compagnies de danse et de théâtre (qui sont probablement responsables de la « fuite » de l'information)...? À suire...


Vous connaissez probablement les enseignes lumineuses pétaradantes qui annoncent en France la présence d'une pharmacie — vous savez, ces néons verts formant une croix plus ou moins tridimensionnelle et flashant selon tous les patterns qu'on puisse imaginer? (PHARMACIE! PHARMACIE! JE SUIS UNE PHARMACIE!!!!!! IL FAUT QUE VOUS ALLIEZ À LA PHARMACIEEEEEEEEEEE!!!!!!!!) Malheureusement immanquables. C'est quand même curieux qu'il n'y ait pas un pharmacien rebelle quelque part qui refuse d'adhérer à cette pratique, vous trouvez pas? Récemment, j'ai pris conscience d'un autre « phénomène commercial » atteignant un niveau de récurrence assez troublant. Une quantité incroyable de boulangeries/pâtisseries sont pourvues d'une porte vitrée coulissante à ouverture (et fermeture) automatique. Pourquoi? Parce que la manipulation de portes est une entreprise laborieuse (et potentiellement létale?) lorsqu'on a une baguette dans les mains? J'imagine que c'est une explication logique... Je ne sais pas si c'est répandu dans toutes les zones urbaines de France ou si c'est typiquement lyonnais.... En tout cas, cela méritait clairement d'être relevé dans ces pages qui, on le sait, ont toujours été un milieu optimalement nourricier et dorlotant pour de tels faits.


J'ai réussi à rater le concert d'Aline, vendredi soir (appréciez la transmutation qu'opère la positivisation de la phrase). Bouh. Je savais toutefois que ce n'était pas dramatique, parce qu'elle m'avait dit que le concert est repris dimanche, dans un autre lieu. J'étais pourtant sûr d'avoir assez de temps, hier... Mais le site web qui s'occupait de mettre au point mon itinéraire a fini par m'informer que ça prenait au-dessus d'une heure pour me rendre à un endroit qui, pourtant, ne me semblait pas si éloigné... J'étais malgré tout assez fâché de l'avortement du projet; j'espère que ça s'est bien passé pour Aline (quoique si elle réagit moindrement comme ses collègues CNSM-iens, elle considérera sûrement sa « performance » avec dédain; j'avais constaté, un peu surpris, que c'était systématique lors du concert qu'on a donné à Freiburg — et c'était encore plus marqué que ce qu'on peut entendre chez nous).


Films?

J'avais créé une catégorie « point d'interrogation » pour deux films: Terre promise, d'Amos Gitai et Innocence, de Lucile Hadzihalilovic.

Terre promise
Le parcours de jeunes filles russes/de l'Europe de l'Est (? en tout cas, une d'entre elles est estonienne) entraînées dans un réseau de prostitution et emmenées en Israël. Je trouvais le film d'un certain intérêt... jusqu'à la scène finale. J'ai l'impression que ce genre de scène constitue une marotte pour le réalisateur, parce que ça ressemble en tous points à sa contribution pour le film 11'09''01. Dans les deux cas, une scène de catastrophe (bombe vs. incendie), avec une caméra qui tournicote dans un chaos qui n'en finit plus de finir, mais qui est étrangement silencieux et lent. Le comportement des gens durant cette scène ne me semblait pas crédible; aussi, les agissements/motivations d'une Britannique (dont le rôle devient primordial quelques minutes plus tôt), de même que les rapports qui la lient avec les autres personnages, me sont totalement incompréhensibles (lisez les commentaires sur IMDb: vous verrez que les gens sont dans un même brouillard...). Ça finit drôlement mal un film bien amorcé...

Innocence
Dans une forêt complètement isolée du monde extérieur, des jeunes filles apprennent la dance et les sciences naturelles. C'est quand même pas mal comme prémisse... C'est en fait le sujet d'une nouvelle (titre français: quelque chose comme L'éducation corporelle des jeunes filles) dont le film s'inspire. À la sortie du cinéma, je me doutais que c'était d'une nouvelle que provenait la trame du film. Le film souffre en effet du problème qui affecte à peu près 80 % (statistique gratuite offerte gracieusement par Statotruc) des films inspirés d'une nouvelle: ils manquent de jus en cours de route. Le matériau d'origine a pour ainsi dire été « blowé » pour prendre les proportions d'un long métrage — et ça paraît. Dommage, parce que c'était sacrément prometteur. Superbe ambiance, vaguement lynchienne. Pendant les 30 premières minutes, on s'interroge constamment sur le de kessé ça de l'affaire et sur la tournure que vont prendre les événements (interrogations pouvant être résumées en 3 mots: what the fuck?). Au fur et à mesure que le film progresse (à coup de longues scènes de jeunes filles qui jouent dans l'eau, de longues scènes de jeunes filles qui dansent, de longues scènes de jeunes filles qui marchent dans la forêt), l'absence d'explications devient de plus en plus exaspérante. Je veux bien qu'on préserve le mystère, que la progression catatonique des aspects comment et pourquoi résulte d'un choix narratif délibéré/réfléchi, mais y a toujours ben une limite. ('Stie.) Manque de matière, de jus. Au final, donc, une expérience profondément frustrante.


Film vu bien plus récemment
Est-ce que ça a joué chez nous, déjà? Je ne crois pas. En tout cas, quand ça sortira en salles ou en DVD, pitchez-vous là-dessus, c'est dans le très bon. Et j'ai nommé Mondovino. Documentaire où Jonathan Nossiter — réalisateur et [jadis?] sommelier, si je me souviens bien — se transforme en globe-trotter pour aborder la question de la mondialisation du vin, comme le titre l'indique si gentiment. C'est vraiment vraiment bon. Il parvient à se glisser partout, le petit coquin: il fraye aussi bien avec des producteurs du terroir français qu'avec les familles aristocratiques d'Italie ou des oenologues friqués (en fait, un oenologue)... sans oublier l'élite de Napa Valley (Mondavi et cie; les Mondavi constituent d'ailleurs un élément central dans la « dramaturgie » du film — la parenté avec le titre du film ne vous aura sûrement pas échappé...). Je vous assure que je ne pourrai plus regarder une bouteille de vin de la même façon maintenant... (En passant, son film [de fiction] Signs and Wonders est aussi tlès bon — cruellement méconnu. Recommandé.)

À partir de maintenant, je mets de côté les films plus ordinaires; je ne ferai une place qu'aux « films d'exception »...

Sur ce, (<--------) je vous quitte; à la prochaine!

2/12/2005

Cabaret


Mercredi dernier, j'ai assisté à la « soirée cabaret » organisée par l'association étudiante du Conservatoire.

Le concept est simple: une série de numéros, souvent musicaux, mais pas toujours, souvent à saveur humoristique, mais pas toujours, présentés par des étudiants du Conservatoire et liés ensemble par une formule « englobante ». Pour la soirée de mercredi, le prétexte était une parodie des « Victoires de la musique », gala de remise de prix récompensant des musiciens (il semble qu'il y ait 3 concours parallèles dans la formule française: un pour la musique « en général », un pour la musique classique et un pour le jazz).

Dangereusement marrant... Les numéros étaient nombreux et assez longs (généralement, un peu trop, mais bon, on s'en fout un peu, dans le fond). J'étais impressioné par toute l'énergie déployée dans la production de cet événement.

Je vous donne des exemples de numéros. Un duo piccolo/trombone; sur cette musique (en vérité tout à fait convaincante — c'était fait de façon on ne peut plus professionnelle et divertissante...) s'ébattait un danseur (manifestement étudiant du Conservatoire — rappelez-vous qu'il y a aussi des danseurs au CNSMD) qui semblait sorti tout droit d'une séance de consommation de peyotl — follement survolté. Très réussi, très drôle. Autre exemple: une danse tribale de la nourriture complètement absurde. Un peu long, mais quand même, à quelques reprises, je ne pouvais m'empêcher d'éclater de rire — ce qui m'est arrivé tout au long de la soirée. Un numéro à deux pianos était vraiment superbe. D'abord, un segment « préparatoire » (acceptation du prix, discussion non verbale entre les interprètes, « familiarisation » avec l'instrument), puis un medley de tounes connues, joyeusement perverties. Et c'était toujours très au point. Il y a eu plusieurs moments formidables dans ce numéro — je vous en décris un qui était franchement génial. Un des pianistes commence à triller, à deux mains. Lentement, il retire une main, tout en poursuivant le trille. Après un moment, il libère également sa seconde main, ravi et surpris par sa capacité à triller avec les deux mains libres (Look, ma: no hands!); le trille était maintenu par l'autre pianiste. Un superbe instant chaplinesque.

Deux animateurs assuraient les transitions; leurs discours étaient émaillés de quelques références aux intermittents du spectacle (un important conflit de travail qui s'est déroulé l'an dernier; un bref numéro y était aussi dédié). Une équipe de régie s'occupait du placement des instruments et du matériel (vous imaginez, il fallait constamment déplacer deux pianos — d'ailleurs, à chaque déplacement, on grinçait un peu des dents, puisque l'empressement d'une des régisseuses avait la fâcheuse conséquence de provoquer des collisions entre pianos et haut-parleurs... —, déplacer plein de lutrins, de chaises — un véritable orchestre était impliqué dans certains numéros!). Bien sûr, c'était plus ou moins improvisé/bâclé, mais ça ne faisait que donner un côté sympathique à la chose.

Des membres de la direction et du corps professoral s'étaient prêtés au jeu: très drôle. Dans un sketch vidéo, un professeur, en réaction au jeu insatisfaisant de son étudiant, évoquait par exemple la nécessité de l'envoyer en Sibérie par le biais d'Erasmus...

Une caméra filmait tout le spectacle; sur une large toile étaient diffusés soit les images de cette caméra, soit des vidéos préparées à l'avance.

Je crois que la formule devrait être importée chez nous; évidemment, ça implique toutefois un investissement considérable de la part des organisateurs... (Je suis d'ailleurs allé féliciter les gens de la NAEC — l'asso du Conservatoire — le lendemain, leur disant notamment que je savais tout le travail — un peu ingrat, parfois — que représentait la tenue d'une soirée du genre.)

Après le cabaret, le party. Et là, je suis devenu franchement jaloux. J'enviais le fait qu'ils n'aient pas à composer avec un personnel de « sécurité » — qui, chez nous, semble s'appliquer à être plus chiant à chaque événement. L'absence d'un tel souci leur permettait par exemple de poursuivre le party jusqu'à six heures du matin (...), de ne pas avoir à achaler les gens qui fument, etc. (Bonne chance pour le party de la Saint-Valentin, les potes! Je suis sûr que ça va être un véritable triomphe.)


Dans un autre ordre d'idées, je suis actuellement dans Brahms (je remonte le premier mouvement du concerto [le ré mineur], puis je vais aborder le reste). Je commence aussi à jeter un oeil sur quelques variations de Donatoni (pratiquement inconnu chez nous, mais assez présent en France, je crois). Géry m'avait demandé si ça m'intéressait de travailler des oeuvres de Berio ou de Donatoni en prévision de la visite d'un pianiste (Jay Gottlieb) qui doit jouer des oeuvres desdits compositeurs. Il donnera des cours privés sur ce répertoire. J'ai dit que ça pouvait effectivement être intéressant; Géry m'a donc refilé des photocopies de quelques variations extraites d'une pièce appelée « Françoise Variationen ». On verra ce que ça donne... Tout ça se passe en mars.

Je viens aussi d'apprendre que j'aurai la visite de mon frère, fin février. Youppi!

J'aurais plein d'autres trucs à dire, mais je dois une fois de plus m'éclipser afin d'assumer les lourdes responsabilités que m'impose ma personnalité secrète de superhéros. Il y a des veuves et des orphelins à aller sauver. (En fait, je vais essayer de ne pas rater un concert intéressant, comme c'est arrivé trop fréquemment ces derniers temps... Ihhh... ça va être sérieusement tight... Souhaitez-moi bonne chance! Je vous embrasse. Ciao!)

2/08/2005

Les canuts: THE SEQUEL


Branle-bas de combat ce soir (hier) à la Croix-Rousse. La révolte sourd, la plèbe s'enflamme, le peuple se soulève, quoi. C'est la révolte des canuts all over again.

Ce qui a mis le feu aux poudres? L'administration lyonnaise souhaite, par une « décision autoritaire », installer davantage de parcomètres (ici, des parcmètres). C'est tout à fait scandaleux, vous en conviendrez. Comme le dit si bien le pamphlet produit par « Croix Rousse Citoyenne » (qui calle la manifestation):
Assez de la mascarade
Assez des fausses concertations
Assez de division
Assez de la langue de bois
Le citoyen veut un vrai débat
Remarquez l'emploi du singulier « inclusif » (« le » citoyen): très puissant.

Malheureusement, je n'ai pas entre les mains un autre flyer qui soulevait d'importants enjeux liés à cette grave question. On y faisait notamment référence à la liberté de se stationner à l'endroit jugé idoine par le citoyen. Et vous pouvez être sûrs que je suis à 200 milles à l'heure (ah) avec ces braves gens, ces protecteurs des libertés civiles. Bon Dieu de merde, c'est quand même pas pour rien que tout ce sang a été versé durant la Révolution! Non, mais!

Les citoyens étaient conviés à se rendre à la Place de la Croix-Rousse; la masse devait ensuite déferler vers l'hôtel de ville, où un conseil municipal était prévu.

Afin de joindre ma voix à ce mouvement citoyen épris de justice, je me suis rendu à l'endroit indiqué, à l'heure H. C'est alors que j'ai intérieurement réellement pris conscience de la pleine signification entière de l'expression « angry mob » (foule en furie, si vous voulez). Je suis parvenu à prendre ce cliché:

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Certaines personnes diront que la photo est floue; d'autres (comme moi) avanceront plutôt que l'anonymat des manifestants a été magistralement préservé. Je crois qu'il y a une part de vrai dans ces deux affirmations.

Un observateur non averti pourrait avoir l'impression que la plèbe enragée n'était en fait qu'un agglomérat d'une vingtaine de personnes tout au plus, en incluant dans le compte les bébés en poussette; en arriver à une telle conclusion témoignerait bien sûr du dilettantisme navrant de cette personne. J'ai justement fait appel à un expert en imagerie numérique slash en évaluation de foules pour tirer la question au clair et ses conclusions sont sans équivoque: il y avait, c'est clair et net, 35 000 personnes à la Place de la Croix-Rousse en cette effervescente soirée. Après qu'il m'eut fait part de son analyse, je lui ai soumis une question que se posent sans doute la vaste majorité de ceux qui, comme moi, ne sont pas rompus aux arcanes de l'imagerie numérique slash de l'évaluation de foules, à savoir, comment explique-t-on le décalage entre les chiffres des experts et ceux des profanes. Sa réponse a fusé, presque violente: « Cehhlà esttt dû à oune simple optic illusion. » (Je tente ici de reproduire graphiquement l'amalgame d'accents polonais et british qui émanait de sa bouche.) Je me suis alors confondu en excuses, éberlué de ne pas avoir songé moi-même à cette explication limpide. C'est fou comme notre esprit est parfois insensible aux phénomènes les plus évidents...

Je crois qu'une visite chez le célèbre professeur Drom s'impose.

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Justement, je méditais l'autre jour sur les ennuis que me causent mes « problèmes de succès ». Une consultation avec le « célèbre voyant (slash?) médium Drom par son pouvoir et son courage » me fera le plus grand bien.


Voilà.


Il me restait à vous dire un mot sur quelques films que j'ai vus ici...

Uzak
J'avais raté ce film à Montréal, ce qui n'est pas surprenant puisqu'il était passé en coup de vent sur nos écrans, malgré les prix substantiels remportés au Festival de Cannes 2003 (le Grand Prix et un double Prix d'interprétation masculine)... Un type abandonne son village natal pour gagner Istanbul, où il espère dénicher un emploi. La crise économique ne sévit toutefois pas que dans la campagne enneigée qu'il vient de quitter: il ne parvient pas à trouver la moindre piste prometteuse. Il loge chez un lointain cousin, qui vit confortablement, mais qui a dû pour cela renoncer à ses rêves de cinéaste. Il a plutôt embrassé la carrière de photographe, trouvant son principal gagne-pain dans la prise de photos pour une entreprise de carrelage... Le film illustre très adroitement la distance qui sépare les deux cousins (« Uzak » signifie « lointain » en turc). Regard sensible, rien de forcé, jeu naturel des interprètes, bla-bla-bla. Recommandé.

Rois et reine
Man, j'espère que ça va jouer au Québec... Honnêtement, Arnaud Desplechin, ça vous dit quelque chose? Moi, absolument rien avant que je voie ce film... Pourtant, il en a apparemment plusieurs sous la ceinture (dans la présentation pour le best of 2004 de Télérama, le critique écrit « Un homme, une femme, deux survivants. Un grand Desplechin »). Desple-qui?

Ce qui m'a amené à aller voir ce film, c'est essentiellement la présence d'Emmanuelle Devos au générique. Je l'avais trouvé absolument stupéfiante dans Sur mes lèvres, de Jacques Audiard (je crois qu'elle avait d'ailleurs « raflé » le César de la meilleure interprétation à Audrey Tautou).

En bout de ligne (ou de pellicule), j'ai découvert un film époustouflant et un acteur splendide (Mathieu Almaric). Je suis sorti de la grotte (Terreaux au lieu de Lascaux... hrm-hmm...) dans un état un peu peuphorique, émotionnellement et intellectuellement survolté.

En gros, on suit le parcours (?) de deux personnes jadis liées (Devos et Almaric). Une femme qui se « case » en se mariant à un riche individu, après l'épreuve du veuvage et de la séparation. Un homme (altiste) qui est placé sous surveillance psychiatrique et qui essaie de se dépêtrer de cette contrariante séquestration. Des moments absolument hilarants (donnés à Almaric et à ses faire-valoir) côtoient des séquences dramatiquement très prenantes dans une alternance plus ou moins rapprochée. Ça vous rappelle quelque chose? C'est plus ou moins le concept de Melinda & Melinda, mais en réussi.

Un souffle très personnel — inimitable — porte l'ensemble du film. Avertissement: c'est plutôt long, très ambitieux; ça part dans tous les sens. Mais la charge ne s'en trouve nullement diminuée — au contraire, la polychromie qui résulte de l'accumulation de tous les « vecteurs hétéroclites » du film lui donne une densité impressionnante, qui nous reste en mémoire.

C'est pour des moments comme ça que je vais au cinéma...

Bon, ce n'est pas la perfection, l'intérêt n'est pas également suscité tout au long du film — je me serais notamment passé de l'apparition fantômatique du premier compagnon de Nora (Devos), qui me semblait pas très convaincante.

(Si vous voulez un autre avis, vous pourriez trouver pire que la critique qui apparaît sur la page de IMDb [accessible en cliquant sur le titre du film sur la présente page]; je suis plutôt d'accord avec le type, quoique contrairement à lui, j'ai rarement trouvé les moments burlesques « irritants ».)

The Aviator
Ça joue toujours chez nous/vous? Vous avez sûrement lu les myriades de critiques... Nul besoin d'en rajouter. C'est bon, richement illustré, bla-bla. Allez voir.


La prochaine fois, je vous parle des points d'interrogation...

Cut!

2/05/2005

L'ordre de la pédale lyonnaise

La question vous brûle certainement les lèvres: mais comment diable la communication se faisait-elle lors des cours? Question des plus pertinentes, puisque l'allemand de M. Moutier est peut-être d'un niveau comparable au mien et, bien qu'il soit en mesure de s'exprimer de façon à peu près correcte en français, la maîtrise de la langue de Molière de M. Mishory n'était pas suffisante pour traduire avec exactitude et fluidité toutes ses idées musicales. De plus, l'usage de l'anglais n'était pas une alternative à envisager, puisque dans le camp lyonnais comme dans celui des Fribourgeois, son enracinement était loin d'être garanti.

Heureusement, une étudiante qui a récemment complété sa scolarité à Freiburg était présente et a pu traduire les cours, dans les deux directions. La tâche était plus simple avec M. Mishory, dont les conseils demeuraient généralement dans le domaine du concret (ce qui ne l'empêchait toutefois pas de recourir à des images très colorées, complémentées par une riche gestuelle et d'occasionnels mouvements de sa queue de cheval...). Avec M. Moutier, l'entreprise était ordinairement beaucoup plus exigeante, voire périlleuse, en raison du langage hautement métaphorique/allusif qu'il se plaît à employer... (Dans un cours sur la deuxième sonate de Scriabine, pour illustrer la caractérisation qu'il fallait imprimer à une modulation, il s'est lancé dans une vaste allégorie à propos de découvertes territoriales — il fallait être là, je vous dis...) Il faut aussi rappeler que l'allemand parlé par les étudiants de Freiburg n'était pas nécessairement « littéraire »: le défi de la simplification s'ajoutait donc à celui de la pure traduction. Malgré tout, le système a plutôt bien fonctionné.

Un concert où jouaient des étudiants de Lyon et de Freiburg couronnait le séjour. Les étudiants jouaient ce qu'ils avaient travaillé en classe. Le temps était très limité et les participants nombreux; certains n'ont donc pas pu participer. J'ai pour ma part joué le premier mouvement de ma sonate de Schubert (j'ouvrais le concert).

Après le concert, un dernier souper réunissant tout le monde — aux frais de la Hochschule (quel accueil, tout de même)! Ensuite, quelques-uns d'entre nous sont sortis en boîte. Il s'agissait en fait d'un petit caveau; c'était une « soirée étudiants », sans cover. Absolument bondé, donc: à peu près toute la population étudiante de Freiburg devait être là... Si un incendie se déclenchait là-dedans, il me semble que les conséquences pourraient être plutôt funestes... En tout cas, un moment agréable fut eu.

Autres activités fribourgeoises: visite d'une cathédrale, bouffes au restaurant, souper spaghetti plus ou moins impromptu chez une étudiante (hospitalité impressionnante: l'hôtesse et son copain ont préparé de la bouffe pour Dieu sait combien de gens — il a fallu qu'ils fassent deux batchs de sauce pour répondre à la demande...), dévalisage de boutiques (très peu dans mon cas), soirée à l'opéra (Lucia di Lammermoor). Ce n'était pas une production aussi professionnelle que l'opéra que je venais de voir à Lyon, bien sûr. Des seconds rôles plus que moyens, un orchestre parfois approximatif, des décalages, etc. Tout de même, c'est déjà impressionnant de voir des productions d'opéra dans une ville d'environ 200 000 habitants... (imaginez des opéras présentés de façon régulière à Sherbrooke...). La chanteuse qui incarnait Lucia a été impressionante en seconde partie, émouvante même (en première partie, c'était plus inégal — j'étais surpris de voir, par exemple, un décalage d'intonation qui perdurait longtemps après que l'orchestre soit entré...). La mise en scène se voulait, je crois, « réinterprétative », mais je serais bien en peine de vous expliquer de quoi, n'ayant pas tout à fait « capté » (comme disent les Français) l'intrigue — les surtitres n'étaient qu'en allemand. Un certain clash de costumes était affiché: des vêtements rappelant vaguement A Clockwork Orange (en noir et blanc) côtoyaient des habits plus « historiques ».

Bon, il ne me reste qu'un peu de temps pour vous faire part de l'anecdote mémorable qui donne à cette entrée son titre.

Contexte: durant un cours, M. Mishory a fait une remarque sur la pédale et les étudiants de Lyon — il percevait une tendance chez ces derniers à en faire un usage, disons, plutôt libéral. Il professait de son côté un rapport un peu plus ascétique avec l'instrument... Rapidement, c'est devenu un running gag. Toutes les occasions étaient bonnes pour évoquer ce moment.

Si bien qu'à la fin du séjour, M. Moutier a eu une idée franchement géniale (il est possible qu'un étudiant ait suggéré la chose, plus ou moins à la blague, je ne connais pas les détails). Il a entrepris de visiter magasins et ateliers de piano afin de dénicher (entendre acheter!) une pédale. Incroyable mais vrai, il a réussi son pari. Il a fait polir la chose et a confectionné une sorte de « certificat » que tous les étudiants lyonnais ont signé, qui attestait que M. Mishory était fait chevalier de l'ordre de la pédale lyonnaise, ou quelque chose comme ça. La cérémonie a été effectuée lors du dernier repas. J'ai même agi à titre de « page » pour présenter la boîte contenant « l'improbable objet »... Franchement hilarant... Les gens, moi inclus, avaient de la difficulté à concevoir que M. Moutier ait pu réussir à se procurer l'objet. Ah, et en fait, je crois que le « certificat » faisait allusion à la « pédalite lyonnaise », pour éviter des connotations non voulues... M. Moutier a d'ailleurs tenté d'expliquer le tout à M. Mishory; je ne sais pas s'il y est réellement parvenu... Un souvenir vraiment mémorable...

Je vous quitte là-dessus. Soyez sages et proactifs devant l'éternel (c'est très important).

Chronique librement bourgeoise


Vous allez bien? « Quoi de neuf et d'excitant? » Quoi? Qu'ouïs-je? Vous avez entrepris de prendre soin de plantes incurables, ignorant ce faisant toutes les exhortations à l'effet contraire que des âmes insensibles avaient fait pleuvoir sur vous? Vous vous êtes appliqués à ne pas heurter la sensibilité des écureuils neurasthéniques sur lesquels votre regard s'est posé en vous efforçant de ne pas charger ce dernier d'interrogations trop lourdes à supporter pour le tristounet mammifère? Je vous salue bien bas; tout cela vous sera rendu au centuple, avec intérêts composés, en un moment jugé opportun par le Grand Tribunal karmique (sis dans la charmante bourgade d'Idaho Falls).

Les nouvelles de vous ayant été prises, il me revient maintenant de vous en fournir quelques-unes de moi.

Je reviens donc de Freiburg — et, du coup, d'Allemagne (sud-ouest, dans le Bade-Wurtemberg; ne me demandez pas plus de précisions toponymiques...). Huit étudiants de la classe de M. Moutier (Géry de son prénom) étaient du voyage (ainsi qu'Herr Moutier lui-même).

D'abord, un vol dans un petit avion Regional d'Air France (depuis l'aéroport de Saint-Exupéry, à Lyon). Après une heure de vol, arrivée à Mulhouse (toujours en France). Ensuite, après un bref déplacement en navette, nous avons pris le train à Basel, en Suisse, qui nous a mené jusqu'à Freiburg (à peine 45 minutes).

Avec votre oeil de lynx/de consommateur de carottes/de personne ayant une vision 20/20, vous avez assurément remarqué que le mot « Suisse » fait une furtive apparition dans la dernière phrase. Vous aurez également établi un parallèle avec une occurence antérieure du mot — plus précisément, dans l'entrée précédente.

Il se trouve que je n'ai pas l'insigne honneur de posséder la citoyenneté française. Flashback. Lors d'une discussion préliminaire que j'avais eue avec Géry à propos du voyage, il m'avait demandé si j'étais « autorisé », diplomatiquement parlant, à séjourner à Freiburg. Je me disais (et lui disais) qu'il n'y avait pas de problème, grâce à ces braves types qui nous ont donné l'espace Schengen. Je ne savais toutefois pas que le voyage impliquait un (très bref) transit par la Suisse (Basel, ou Bâle pour les intimes). Or, la Suisse ne fait pas partie de l'espace Schengen. Fin du flashback. Pendant le voyage, j'apprends qu'une des étudiantes, de nationalité ukrainienne, si je me souviens bien, doit effectuer un autre trajet pour éviter de transiter par la Suisse. L'inquiétude me gagne l'espace/temps d'une durée momentanée et passagère; des visions d'horreur de douaniers suisses moustachus (ne demandez pas pourquoi) assaillent mon esprit et se succédent vertigineusement en un kaléidoscope hallucinatoire d'une violence inouïe. Bouah. C'était pas beau à voir, je vous assure. Finalement, lorsque nous avons traversé « l'espace douanier » de la frontière franco-suisse, les autorités ont manifesté autant d'intérêt à nous « contrôler » qu'une langouste à s'engager dans une discussion sur le Tractatus de Wittgenstein. Bref, ils nous ont carrément regardé passer sans remuer le moindre petit doigt (je dois toutefois confesser que je ne portais pas mes lunettes à ce moment).

À l'arrivée, tout le contingent d'étudiants de la classe du professeur fribourgien (Gilead Mishory, d'originie israélienne, comme le nom l'indique... un peu) était là pour nous accueillir! Souper dans une pizzeria « encavée »; distribution d'un kit de survie fribourgien (argent de poche, billet d'opéra, billets de tram, etc. — nous n'avons pratiquement rien à débourser pour tout ce voyage!); éreintantes (mais parfois hilarantes) tentatives de discussion avec les étudiants de Freiburg. Il me faut préciser qu'un bon nombre de ces derniers ne sont pas exactement germaniques... Plusieurs Coréennes, un Japonais, un Grec, probablement un autre de nationalité asiatique, etc. Donc. Primo, nous, contingent lyonnais, ne parlions généralement qu'un allemand plus ou moins composé d'un amas de balbutiements, that is, si nous parlions allemand at all. Secundo, un contingent fribourgeois renfermant très peu de « véritables » Allemands. Tertio — et cela m'a quelque peu surpris — la connaissance de l'anglais des fribourgiens non allemands était très limitée. Quarto. Des accents all over the map (à la fois chez les « Lyonnais » et chez les « Fribourgeois »). Donc, des conversations laborieuses, où se glissaient quelques quiproquos hilarants.

(Faut que j'y aille... La suite plus tard.)

(De retour... à partir d'une nouvelle base opérationnelle. C'est un autre café, plus près de chez moi, ouvert plus tard. Mais, en contrepartie, c'est plus petit et il semble que la connexion internet est moins rapide. Les deux endroits sont fort différents. Celui d'où j'écris présentement s'appelle Modern Art Cafe. Il y a un DJ [jusqu'ici, la musique va de bon à sérieusement excellent — un remix d'Emerge {Fischerspooner}, du LCD Soundsystem, des trucs inconnus, etc., rien de mauvais], des projections vidéo [ce soir, en toile de fond, The Trip, film psychédélique de 1967 qui m'était parfaitement inconnu, puis des bouts de vidéo diverses; hier, en passant devant la vitrine, j'ai aperçu la fameuse animation du bonhomme dessiné à la craie, vous savez?], des installations, etc. Nettement plus branché comme endroit. L'autre café, le Café du bout du monde, diffuse la musique d'une radio internet, généralement fort bonne au demeurant [la première fois que je suis entré dans le café, Fake Plastic Trees jouait — je pouvais difficilement demander mieux...]; l'ambiance y est plus relaxe, le café, un peu moins cher. Il y a des expositions de photos et des spectacles jazz le vendredi soir. À partir de maintenant, je vais probablement alterner entre les deux endroits — le Café du bout du monde durant le jour, le Modern Art, le soir...?)

Reprise du fabuleux récit fribourgien.

Après avoir gouloûment avalé un repas fort satisfaisant (où officiait un serveur qui aurait manifestement préféré ne pas avoir à dealer avec un groupe aussi nombreux et aussi problématique...), il était devenu impératif de régler certaines questions pratiques (hébergement, fonctionnement des classes, etc.). Non sans un certain chaos, les choses ont fini par se placer. Je logeais, avec un autre étudiant, chez une Autrichienne très sympa; en plus, elle parlait très bien anglais, alors la communication ne présentait pas de problème, du moins pour moi. Nous avons plus tard rencontré sa coloc, aussi pianiste, qui vient de Madrid. Elle parlait français et était tout aussi cordiale. Chose amusante, elle a connu une pianiste qui étudie maintenant à la Fac de musique à Montréal (Ruxandra). L'appart était tout en haut d'une maison — il fallait donc veiller à ne pas se cogner sur le toit en angle...

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Voici ce que l'on voit de l'intérieur du flat:

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Et voici un très beau bâtiment situé tout près:

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Nous avions la chance d'être à quelques minutes à pied de la Hochschule für Musik. Pour les déplacements plus importants, nous prenions le tram (assez peu souvent, Freiburg étant une ville somme toute assez petite — environ 200 000 habitants, je crois...?).

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Dans le centre-ville, six lignes se combinent: gare à l'écrapou!

Voici deux autres images de la ville — la première près du centre de la ville, la seconde près du logement de nos « hôtesses »:

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Pendant que je suis dans le flow photo, je vous montre ce que j'ai d'autre en banque, cette fois dans un bloc people des plus relevés (par contre, soyez avertis que c'est une formule BYOC [Bring Your Own Canapé]), ce que je n'avais pas vraiment encore eu l'occasion de faire jusqu'à maintenant.

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De gauche à droite: Coralie, Nicolas, votre humble chose, Alyssa (tous from Lyon).

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Dans un café, avec un Herr Moutier vachement sérieux... (Alyssa, Coralie, Nicolas, Géry) Après une visite d'un musée assez impressionnant (plein de tableaux/sculptures/tapisseries/meubles/etc. de la Renaissance et d'avant; je ne suis pas convaincu que l'archevèque avait fait voeu de pauvreté..).

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En face de l'entrée de la Hochschule. Le noeud papillon est vraiment super. Dans l'ordre: Victoria, Bertrand, Alyssa, Christia, création neigeuse anonyme, Nicolas, votre humble chose, Monsieur Hochschule, Coralie.

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Pas mal, quand même, non?

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Peu avant le départ, mon « coloc » Nicolas, entouré de nos « hôtesses » Katharina et Marta, dans des états divers d'ensommeillement...

Tous les cours étaient donnés sous forme de master class, en alternance Lyon/Freiburg; j'ai assisté à la vaste majorité d'entre eux. Les cours étaient généralement bien, quoique courts (ha). Le niveau des étudiants de Lyon et Freiburg était comparable (c'est-à-dire pas mal élevé, en général).

(Je m'arrête ici pour ce « soir »; mais le compte rendu n'est pas terminé, oh que non — loin de là; entre autres choses, je n'ai toujours pas raconté une anecdote assez mémorable. Tschüss!)

2/02/2005

De retour de Fribourg

Une micro-entrée, ce soir, essentiellement pour vous dire que je n'ai pas été kidnappé en territoire suisse (explication à venir) et que j'ai donc regagné sain et sauf le flat lyonnais...

Freiburg, donc. Vraiment super. Je vous fais un compte rendu des faits saignants, avec photos d'écrapou, dans un avenir prochain... C'est-à-dire, quand j'aurai rattrapé mon déficit de sommeil et demêlé les fils linguistiques qui encombrent encore un peu ma pauvre tête...

Bis später!